LA CREME FRAICHE 3 (PDF)




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Gabriel Beaumelou

EDITO
MALO

Mélancolie, détresse amoureuse, ‘’Sadboys’’...
Quel drôle de champ lexical pour parler de lait cru
devenu épais, onctueux et acidulé après fermentation lactique; si il a été ensemencé de culture
de lactobacilles, et si l’on a laissé ces dernières
se développer durant une étape de maturation.
Est-ce bien raisonnable de s’approprier ainsi la
sémantique d’un produit de consommation du quotidien et de la détourner pour évoquer les vicissitudes de la vie ? Sans doutes certains y verront un
excès de confiance, mais permettez moi de citer
Voltaire qui disait:

« La vie n’est que de l’ennui et de la crème fouettée. »

ONT PARTICIPÉ À LA CRÉATION DE CE NUMÉRO:

JEANNE MARTINET
MARGAUX ESCOUROLLE
GABRIEL BEAUMELOU
INCAUTUM
SÉBASTIEN RABASTE
QUENTIN NAVARRO
GREGOIRE PERRET

VINCENT
MAX CARCALY
MADDY FOUARD SEMIRAMOTH
HDANTE
ROSA GABBERT
2TIENNE
JULES MAILLARD

PREMIÈRE DE COUVERTURE

QUATRIÈME DE COUVERTURE

MALO

GABRIEL BEAUMELOU

@lacremefraichezine

lacremefraichezine@gmail.com

Éveil

par Vincent

Margaux Escourolle

SAINT-MICHEL
OU SAINT-LAZARE?
Ni délicatesse, ni volupté, demeurantes
Au sein du wagon, qui recrache ici
Les âmes malhabiles et passantes
Qui s’empressent de regagner leur vie
Capitalisante
Sans même un son, une mélodie
Seul y Règne son bruit électrique et strident
Il leur montre le chemin, où s’engouffrer d’un pas nonchalant,
Vers le pire des avenirs ; d’une maladroite
Posture, se regardant à peine
Elles courent dans les allées étroites
Elles fixent le sol avec haine
Elles transportent avec peine
Leur existence
Qui n’a désormais plus de sens,
Qu’à la prochaine station
Leur lieu de prédilection .

Incautum

LA FÊTE DANS TOUS SES ESPACES

LE MÉTRO LA NUIT :
UN SENTIMENT
DE LIBERTÉ
QUE LE JOUR
NE PERMET PAS ?

La nuit, le métropolitain malgré sa fermeture à 0h30 en
semaine, ou 1h40 le weekend et sa réouverture aux alentours
de 5h30, reste le transport privilégié des fêtards. C’est lui
qui accompagne les individus vers les lieux de fêtes de la nuit
parisienne et les raccompagne à leur domicile, une fois la festivité achevée. En dépit d’une temporalité et un décor communs
(la nuit), deux « mondes » aux pratiques différentes peuvent se
confronter au sein du métropolitain. Ceux qui versent dans les
pratiques festives considèrent l’espace du métropolitain comme
un prolongement de la fête, en particulier les jeunes actifs et
étudiants. Ils continuent de s’alcooliser, parlent fort, s’immiscent
dans l’intimité d’autrui, bousculent. L’autre monde, celui de la
discrétion, du repli sur soi, du retour au domicile, ou de l’aller au
travail (vers la levée du jour) récuse ces comportements perçus
comme déviants. Des conflits d’usages se font jour. L’espace du
métropolitain devient une arène où se donnent à voir les tensions
qui traversent la société (jeunesse/vieillesse ; temps du travail/
de la fête ; insouciance/sérieux). L’espace métropolitain se mue
la nuit : il accueille en continu des flux de fêtards. La nuit met en
lumière la recherche des effets de domination, la subversion, les
efforts des marginaux et des exclus pour faire reconnaître par tous
leur présence et leur dignité. Ces deux mondes (fête-subversion/
travail) tentent alors de co-pratiquer le métropolitain non sans mal.

L’espace du métropolitain est approprié par les fêtards comme
un continuum des lieux de fêtes durant la nuit. La faible affluence et
la vacuité des wagons les incitent à investir le métropolitain comme
« leur » propre espace. Ils dansent, écoutent de la musique, s’embrassent, fument comme si le métropolitain était devenu un espace
privé, individuel où tout ce qui accepté dans les lieux destinés à la
fête (espace privé de l’appartement, bar, boîte de nuit) devenait la
norme au sein du wagon. L’espace métropolitain durant sa fermeture devient le lieu de vie nocturne des sans-abris : ils retrouvent
quelques amis, boivent une bière, discutent, et s’y couchent.
Parfois même, la fonction première du métro, qui est de se mouvoir
aisément dans la ville, peut-être fondamentalement détournée de
son but initial pour se revêtir d’une nouvelle fonction spatiale :
c’est le cas des individus qui se regroupent à la station « Simplon »
notamment sur les bancs afin de fumer leur « crack ». Ils célèbrent
marginalement et à leur façon une pratique commune et récréative.
C’est pour cela, que la notion « d’out-of-place » est omniprésente
dans le métropolitain la nuit : l’appropriation de l’espace par
des individus illégitimes, normalement exclus, est prégnante.

Incautum

Sébastien Rabaste

Jeanne Martinet

2tienne

Rosa Gabbert

mystique mythe

Etait-ce ton rêve que nous avons vu passer par la fenêtre ?
C’est vrai, il allait bien vite.
Mais la lune ne s’inquiète pas, continue son remue-ménage et le silence dit que tu es partie.

Les prophéties voyaient alors juste.
Le mystique mythe de l’ouest s’en est allé
et les trésors de la Belle Époque sont maintenant retrouvés.
Car lorsque l’on entendait les sables d’Arabie se dissiper, son parfum de rose s’échappait
de la fenêtre et l’on se demande toujours comment la refermer.
La princesse va jeter sa robe et tu cherches l’endroit où tu pourrais t’assoir.
Mais ta chaise, auparavant si confortable, a disparue.
Le balcon, où tu te sentais si grande, a décidé de tomber.
Et le vide, dont tu n’avais jamais connaissance, te salue.
Sois poli, c’est ton nouvel ami.

Lorsque tu attendais que la flèche de la révérence s’effondre,
la congrégation des revenants ne cessait d’ouvrir les yeux sur ce qui avait été tes plus
belles promesses. Ne cherche plus au loin, ce mirage n’est qu’un mensonge.
Et la petite fille à frange te dévisage. Maintenant, elle sait comment tu t’appelles.

Tu aimerais t’abriter mais le porche a lui aussi disparu.
Sur tes épaules se sont posés les flocons de tes espoirs.
N’aie pas peur, ils vont bientôt fondre.
Les diseurs d’émotion savent ce dont tu as besoin. Ils te connaissent depuis bien longtemps. Quant à l’ange, il ignore qui tu es mais il continu de te regarder.

Tes yeux de soie et tes lèvres de velours désiraient tant.
Alors tu choisissais le chiffre qui te rappellerai combien les choses peuvent être précieuses.
Aujourd’hui tu te demandes comment les poussières vont et viennent, et le sorcier a la
réponse.
Pourtant tu savais que la route n’était pas longue mais que la traverser prendrait du temps.
Alors les reines du désert te contemplent et l’ombre de tes vœux disparaît.

Combien sont-ils à penser que ton squelette restera intact ?
Combien t’imaginent marcher seule dans la vallée du délaissement pendant que la guirlande du désespoir flotte paisiblement
au- dessus de ta tête ?
Le lendemain est arrivé et la nuit fut courte.

Ce matin-là, tes souvenirs prendront le premier train pour l’inconnu.
Promis, il n’aura pas de retard, le cheminot s’est levé à l’heure. Les vapeurs du futur
s’échappent et l’on entend le siffleur chanter la fin.
Car oui, c’était un mystique mythe, celui de l’ouest.

Max Carcaly

Maddy Fouard Semiramoth

A fond, parce que j’me dit qu’la vie est brève quand j’ai vu un éclair
De janvier à décembre, j’rêve avec Brel qui sort d’l’enceinte et s’mélange avec l’air
Face à moi-même j’me sens pas si fort, pas si puissant
Les efforts paraissent épuisants,
J’oubliais presque que la paresse est si puissante,
Qu’elle m’a cloué au lit, comme un point à son épicentre
Puis je l’ai dépassé j’veux pas être un acteur dans l’épisode
J’veux être le réalisateur, chimiste fou derrière les réacteurs
J’devrais déjà avoir arrêté d’galérer à c’t’heure
le rap c’est la toile de ma vie calligraphiée
qui m’rappelle l’époque où j’couvrais mon ptit cousin qu’allais graffer.
Il aurait plus d’vingt piges au moment où j’te parle,
y a ces moments ou la vie c’est soit j’assure ou j’me barre
Ma peine est grave pas belle, j’transforme des grammes en fumée
Le mal assumé mais j’suis là quand même si un d’mes gars qui gratte m’appelle
Toujours
Un rictus quand je mate ma paye,
Pétage de câble j’me rappelle pas d’la veille
J’regrette et quand par la fenêtre je mate l’averse, je laisse
Mes pensées revenir à ces années d’jeunesses
Si j’avais su, surement terrifié à l’idée qu’je naisse.
Genèse flou, dans la détresse, le tueur sonne le tocsin
Pour m’évader plus jeune j’vivais dans des bouquins
Maintenant j’écris pleins d’textes ; j’en aime aucun

HDante

Malo






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