Creme Fraiche 5 (PDF)




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Margaux Escourolle @escou_mx

DERNIÈRES HEURES
D’UNE PAGE
BLANCHE,
Nous sommes si peu de choses, 
Un rien peut tout chanceler. 
Je regrette d’être parti si tôt, au printemps de mon
existence, 
J’ai tant aimé, 
Je vous ai tant aimé,
 
Gardez en vous l’animation des lueurs d’automne, 
De ce soir orangé finissant qui vient caresser les
joues roses d’une coquette, 
Cette animation, 
Cette force vive qui m’a tant manqué, 
Celle qui vous a fait tant vibrer, trembler, virevolter
jusqu’à vaciller. 
Je me suis toujours senti partir. J’arrive. 
Je me sens partir. 
C’est idiot. 
Quand disparaît la sève morte, 
D’un arbre tombé de feuilles, 
Enchâssées sur l’amoncellement de l’Automne, 
Y reste ces couleurs chaudes, 
Et la brise qui les fait danser.
Je suis de celles-ci. 
D’une vie, je quitte, d’une autre je m’habille 
De nos rêves
Il n’y a jamais eu qu’elle. 
Une vie mortifère, chevillée à un chêne malade. 
Cette carcasse qui me servait d’enveloppe, 
Brûle sous la langueur du Saule-Pleureur. 

Ci-dessus : N-V-S
Ci-contre : Claire Premet @clairepremet

Vous, le torrent d’amitié, sel de cette vie
Je vous laisse ici,
Sans le tronc d’un adieu,
Je ne serai jamais loin. 
Que partout branche cassée, 
Quand le crépuscule jubilera sous juillet, 
Vous sentirez la vague chaude 
Cette vague, prolongement de mon âme. 
Vous envahir, 
Ce flot câlin, 
Ce ressac délicat 
Qui découvrira le livre de nos souvenirs. 
Automne ne sera qu’une lointaine réminiscence
Il fleuvra des ivresses estivales
Il n’y a pas de place pour les chagrins. 
Seul ce refrain, 
que j’ai jusqu’au bout chanté, 
d’un ton mélancolique
Mais sans lassitude. 
 Vivre.

NE D’UNE LIGNEE ARISTO DESARGENTEE
HONORE EST CLOCHARD ET N’A PAS UN PECULE.
SA SEULE POSSESSION EST UNE PARTICULE
QU’IL PEINE A PRONONCER SA MACHOIRE EDENTEE
INTERNE TRES SOUVENT AU SEIN DE L’HOPITAL
CETTE FOIS IL VIENT POUR MOTIF CHIRURGICAL
SES MULTIPLES ANNEES D’AMOUR DES OPIACES
FONT DE L’ANESTHESIE UNE AFFAIRE CORSEE
NOTABLE ERUDITION EN TERME D’OPIOIDE
HONORE A TESTE, MOULTES ALCALOIDES
DISCUSSIONS ANIMEES SUR LA PHARMACOPEE
AUTANT DE CONNAISSANCES, LE DOCTEUR EST FRAPPE
MOMENT FATIDIQUE EN SALLE DE SOMMEIL
MALGRE LES INJECTIONS LE PATIENT SE REVEILLE
L’ANESTHESISTE ACCOURT IL SEMBLE UN PEU PERDU
PAS MOYEN D’ENtDORMIR CE PAUVRE HURLUBERLU
HONORE LE REGARDE LE SOURIRE NARQUOIS
CE DERNIER EST AUX ANGES, C’EST MIEUX QUE LA RABLA
LE DOCTEUR AHURI, PAR CETTE RESISTANCE
ADMINISTRE UNE DOSE D’UNE FORTE PUISSANCE
SOUS L’EFFET DES PRODUITS, LE MALADE A SOMBRE
L’HOPITAL S’ENDORT DANS UNE AMBIANCE FEUTREE.
D’IMAGES TROUBLES SES REVES SE REMPLISSENT
JEROME BOSCH, SONGE, DU JARDIN DES DELICES.

Antonin Cura @liquide_vaisselle

Natalie Hamrlik @lactosenme

Adele @aprohdite

Nicolás Cifuentes @colachocifuentes

m’empêchent de bien dormir le soir. Quand j’arrive à dormir, ce qui n’est pas toujours le cas.
Ombre, tu m’empêches. Le bon sommeil est un luxe que je
goûte par heure, et encore…
Tu viens, à la terrasse d’un café, me sourire et me raconter… Puis tes mots deviennent images et je me prends à
imaginer… Puis tes lettres reviennent puis… Des créations
extravagantes, insaisissables, pas mémorables et… Des
larmes, des noeuds, des douleurs… J’essaye de deviner, de
capter quelques sentiers ondulatoires, imperceptibles, qui
m’amèneraient jusqu’à toi mais… Suivre les caps donnés
par le vent puis la pluie qui, remontant jusqu’aux nuages,
m’amènent aux îles célestes. Là, je saute pour me fondre
dans le rose brouillard matinal et j’accroche la lune orangée, jaune, au harpon. Allant vers elle, quittant l’atmosphère, j’aperçois ta station.
Parvenu là-bas, on me demande authentification. J’y pose
ma main, accès refusé.
Alors je tombe, désespéré, dans l’infini glacial, désoxygéné

J’ai rendu notre cage à poule.
Pour l’occasion, j’ai acheté une belle bouteille de blanc et
servi deux beaux ballons. L’un pour toi et l’autre pour moi,
tu t’en doutes.
J’ai trinqué en ton nom, devant le miroir de la salle de
bain, regardant bien tes yeux humides.
Je bats en retraite dans le typhon de ma banlieue, à l’abri,
caché, dans sa verdure urbaine.
Maman est heureuse.
On m’a averti du renouvellement de ta mission et de ton
retour repoussé jusqu’à nouvel ordre.
Papa n’est plus là.
Je cherche un travail dans l’ombre pour un peu de loisirs,
recommencer à sortir, voir des amis.
Ma soeur non plus.
J’ai annexé son ancienne chambre. C’était un travail à
satisfaction immédiate, un mur en placo à scier que papa
maman avaient fait dresser à ma naissance pour avoir deux
petits espaces : un pour ma soeur et l’autre pour moi.
Je me suis éloigné de Paris mais j’ai gagné le triple en superficie personnelle.
Seulement ils ne comprennent pas qu’une chambre enterrée mille pieds sous terre fout le cafard.
Cible privilégiée des insectes multipèdes gluants, toiles fossiles et acariens centenaires.
Petit bunker en cour anglaise, vue imprenable sur le crâne
aux brins d’herbe et les gendarmes qui sillonnent en
méfiance des abeilles qui, là-haut, s’en vont s’alourdir en
poudre de vie.
À ce propos, elles sont effectivement de moins en moins
pour butin égal.
Elles y vont avec entrain dans le centre des spirales, s’imbiber de pollen. Mais la Reine, malgré les effectifs amoindris,
veut maintenir son cap de miel produit.
Alors elles arrivent toutes légères, bien rayées jaunes, et
ressortent ailes encombrées et blanches unies.
Elles croisent des mouches qui finissent à l’intérieur et

Que reste-t’il du Palais de Perles ?
Que reste-t’il des Skyéas ?
Que raconte le Soleil B et les autres planètes ?
J’ignore les dangers que tu as encourus. Je sens le traumatisme dans tes mots, ils me rappellent les Mémoires de
quelques valeureux combattants d’atroces batailles.
L’explosion, vue d’ici, fut spectaculaire.
Tes supérieurs ont dit au monde qu’il s’agissait d’un caprice
spatial, rien de dérangeant et humainement sans conséquence.
La tentation de dire la vérité à quelques gens travaillant
pour elle a été grande. La douleur de ta possible perte m’a
fait perdre, un instant, la raison.
J’étais dans un bar sur les toits de Paris pour le boom
céleste.
Terrassé, j’ai bu. L’ivresse montante, je me suis confondu
en propos plein de vérité. J’ai pleuré ma douleur à tous les
passants. Ils me prenaient pour un fondu.
C’est là que j’ai mesuré la qualité du travail de tes supérieurs et son étanchéité mensongère.
J’aurais pu fournir, sur l’instant, toutes les preuves pour
étayer mon propos que j’aurais fini fou à Saint Anne.
Ils m’ont quand même rendu une petite visite et m’ont
confirmé que c’était bien un accident.
Ils m’ont mis au courant de la perte de liaison.
Ils m’ont dit que l’espoir n’était plus trop permis, que ça
devenait un luxe que je pouvais clairement pas me payer.
J’y ai cru… Sans y croire.
Ombre, ta lettre est un miracle à mes yeux. Un véritable et
authentique miracle impossible à concevoir.
Je ne t’avais pas oublié.

Une douleur insurmontable m’a paralysé. Une douleur si
forte qu’elle neutralisait toutes les issues à disposition du
corps pour s‘évacuer.
J’étais sec, pas de larme.
Muet, pas de cri.
Sans faim mais pas affamé.
Même les drogues ne produisaient rien.
Les plus fortes d’entre elles n’étaient qu’un fourmillement,
comme une douce brise d’Automne caressant tes cheveux.
J’avais tout perdu. Tout… Ou presque.

J’ai trouvé Dieu.
Tu l’as trouvé aussi, je le sais. Ton écriture est d’une telle
perfection qu’elle sait cacher d’autres mots derrière ceux
employés. As-tu conscience de cette faculté ? Est-ce important ? Tout le monde a quelque chose d’inné, de quasi
transcendantal. Une disposition divine à un exercice.
On cherche le long de la Vie à l’aide des sens et des réflexions.
Certains, plus affutés, trouvent, à peine la longue marche
commencée.
D’autres finissent atome dans le soleil sans avoir rien trouvé.
Ni l’un ni l’autre n’est plus heureux.
Car l’heureux n’est pas le centre de la cible, c’en est même
l’ultime périphérie.
Tes péripéties mon Ombre…
Tes péripéties…
Dieu nous a trouvé.
L’Homme trouve Dieu quand il sait sentir que Dieu l’a
trouvé.
L’Homme est malheureux à chercher dans le ciel ce qu’il a
dans tout son corps.
Les sentiments extrêmes servent à la révélation magnifique
et salvatrice.
Dieu nous trouve et nous le trouvons enfin.
Réunis.
Le corps en symbiose avec sa force originelle, son fluide
recycle, sa transcendance logique.

Dieu t’a trouvé et tu as eu la clairvoyance d’y croire. De
rentrer dans la pièce qu’il venait de t’ouvrir.
Tu t’es avancée, avec courage, car tu es courageuse, et tu lui
as parlé.
Il ne t’a pas répondu, ni même regardé.
Il t’a simplement renvoyé une image de toi-même, incomplète, ombrée, clignotante, visible une seconde sur deux,
puis, se faisant éther, il est reparti en toi, par le nombril.
Tu y croyais et à ton réveil, tu y croyais toujours.
Tes camarades sont morts. Tu es seule à présent. Ou
presque.
Tu sais qu’au fond de toi, une Force paisible t’accompagne

et t’aide à choisir la Vie plutôt que la Mort.
Tu sais que même morts, ils sont là. Que même loin, je suis
là, toujours. Que Dieu assure la réception et l’émission de
ta vie et de la mienne. Qu’il est le lien illogique entre nous.
Dieu n’a rien de logique et ils mourront tous à vouloir le
raconter et lui donner une histoire. Il ne punira personne
car nous nous punirons nous-même, et ne sauvera personne car nous nous sauverons nous-même.
Je t’aime avec une clarté jamais atteinte que je me jalouse
moi-même de posséder, et que l’idée même de posséder
dégoûte mon âme jusque dans ses entrailles.

Poème d’aujourd’hui :
Moi… Toii.
Moi toi moi.
Toi toi, moi, moi.
Toi
Moi
Toi
Moi.
Poème de demain :
Dieu.
Poème d’hier :
Dieu, roi.
Roi, dieu
Dieu dieu
Roi roi.
Dieu.
Roi.

Un divisé par le vivant, nous sommes porteurs d’atomes de
Dieu.
Je me prends à imaginer ce qu’un être serait avec une molécule.
Il se multiplie sans jamais faiblir. Toujours égal d’un être
l’autre.
Même le plus mauvais à l’échelle des Hommes a son droit.
Mais les coeurs mauvais, mon Ombre, sont trop malades
pour l’embrasser…
Ombre, je ne peux pas continuer cette lettre, ça me tue de
douleur.
Je n’attendrai pas ta réponse pour t’écrire à nouveau.

Valentin Coste @kostevalentin

Sophia Lang @sophialang

Thomas David @dlghtbeats

Simon Chantrait @simon_chantrait

Victor Calame victorcalame.xyz

Les gens la nuit s’abritent en dessous des lumières
A croire que certains cherchent à se réchauffer,
Attirés par la couleur chaude des lampadaires,
Comme les journées grises près d’une cheminée.
La nuit s’éternise quand elle est rigoureuse
En statues de marbre, le froid métamorphose
Poses hiératiques tels des images pieuses
Ces nuits-là ont une nuance de grandiose
Les néons ostensibles de la superette
Attirent les lépidoptères de passage
Le tenancier, visage figé, n’a pas d’âge
Momifié par cette lueur bleue indiscrète
La boutique, carrelage blanc et joint noir
Pénétrée chaque jour d’une faune éclectique
Attend venir avec impatience le soir
Quand l’ambiance de givre devient électrique

Poème : Antonin Cura @liquide_vaisselle

Photo : Adrien Bernard @barbie_db000

C’est l’histoire d’un fantôme avec un balai dans l’cul...
ça rigole pas là, c’est pas drôle...
Bref il a fumé d’la weed et il a disparu dans l’papier peint...
Voilà maintenant le balai fait parti du décor...mais moi dans l’histoire j’ai
perdu ma weed du coup je fume le papier peint, et je deviens blanc comme un
linge à l’idée de faire le ménage. Bref j’ai la flemme.
Alors je me recouche et je regarde le mur avec le balai au milieu. J’me roulerai
bien un p’tit pète mais je sais pas où est ma tête.. de beuh vu que ça fait longtemps que j’ai oublié comment apprendre à fumer.... Il faudrait prendre ce putain de balai et faire ce putain de ménage mais j’ai l’impression d’être encastré
dans un mur. Bref ’.
Tiens j’entends une voix : -« dis ça te dirait pas d’allumer la télé ?? » …. Je comprends pas tout de suite de quoi il s’agit...en fait c’était la voix de la voisine de
palier, je comprenais pas parce que moi j’ai jamais eu de télé alors... je regarde
le mur. Et qu’est-ce que j’entends tant ? Rien... à part le bruit du balai. Bref, la
flemme.
Bon là ça craint.. Je vais carrément rester allongé sans bouger parce que j’en
suis à mon troisième stylo depuis tout à l’heure et si celui-là je le perd avant la
fin de l’histoire j’arriverai pas à la finir, merde où est passé l’bouchon ? Sur le
cul du stylo..parfait. Bon ! en fait je suis fatigué j’ai plus envie de fumer quoi
que ce soit. Je vais rester comme ça.. fermer les yeux..comme ça... Dehors c’est
déjà l’heure des balayeuses..
je vais fermer les yeux... et tous les murs vont disparaître...
Je vais ouvrir la fenêtre et jeter le fantôme dans l’ vide
Et il n’y aura plus rien du tout dans rien du tout..
ou alors je demanderai bien à la voisine si elle veut bien éteindre la télé pour
moi. Mais.. la voisine c’est une autre histoire....que ne raconterai pas...bon allez
si je la raconte... Comme pour en finir.. j’étais sur le rebord de la
fenêtre avec ma voisine au téléphone et je voulais sauter... pour qu’il n’y ait plus
rien entre elle et moi... je lui ai dit :
« si tu n’viens pas tout de suite me faire un bisou je m’me fous en l’airrr... » bon
bah elle a rameuté tout le quartier et appelé le proprio aussi... mais elle n’est
jamais venu..en fait entre nous il n’y avait jamais rien eu... haha . Alors Mr le
proprio est monté ...mais le proprio...allez je la raconte parce que sinon j’arriverai pas à la finir...il est monté et il m’a engueulé comme ça y m’a dit : « YENN
A MARRRE MAINTENANT ARRETE DTES COONNNERIES OU JTE FOUS
DEHORS MOI !!!! C’ est MOI LE PROPRIO ICI bordel !!!!


mais j’lui ai répondu : NON le proprio.. c’est MOI !!

il n’en revenait pas !! il a fait une tête de fantôme avant de disparaître....dans
le mur allez du balai sale con..haha le proprio c’est MOI ! Héhé ! Tiens bah ça
va mieux maintenant là j ‘crois j’ai repris des couleurs en fait j’ai une en VIE
de couleurs à en mourir !!! je vais sortir me promener, j’entends comme la voix
de quelqu’un qui me dit qu’il fait TRES beau dehors...le ménage attendra...
bon très bien..mais avant... il faut que je retrouve mes clefs.. bah oui... sans
quoi...c’est
Lucas Lanoue

Queen Sustine

Nin @nin_atelier






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